dimanche 7 mai 2023 ( le pauvre LAZARE )

Le mendiant mourut et les anges le portèrent sur le sein d'Abraham. L'homme riche est également mort et a été enterré. Lorsqu'il était dans l'Hadès, plongé dans les tourments, il leva les yeux et vit de loin Abraham et Lazare dans son sein. Et il s'écria: «Père Abraham, aie pitié de moi et envoie Lazare; que le bout de son doigt soit trempé dans l'eau et refroidisse ma langue, car je souffre terriblement dans cette flamme »... (  Lc 16, 19-31).

Dans un monde où tout semble être à vendre, rien ne l'est vraiment. La parabole d'aujourd'hui démasque la cupidité humaine et révèle les coulisses de l'injustice sociale qui affecte chaque période de l'histoire et l'homme qui y est impliqué. Contrairement à l'opinion populaire, le Christ ne prêche pas une révolution ploritaire dans laquelle la classe opprimée - étant en marge de la vie - se lève et élève une protestation contre les riches exploiteurs. Dieu est plus subtil dans sa sagesse et sa perspicacité que ne le souhaiteraient les dilettantes théologiques teintés de socialisme. Il y a ceux qui prétendent que "le christianisme ne s'intéresse à aucun programme pour changer le monde et n'a aucune proposition de réforme politique et sociale" (R. Bultmann). Le sens de la parabole est tout autre et ne proclame certainement pas la vertu du communisme chrétien. L'évangile inculqué au marxisme est une révolte satanique utopique des masses. La parabole est une mise en garde contre la primauté excessive de « l'avoir » sur « l'être ». Un homme privé de profondeur intérieure devient un être insatisfait - si fortement empêtré dans les mécanismes destructeurs de l'existence hédoniste, sous la couche de laquelle il y a une obscurité terrifiante. Chatov dit dansdémonsà Nikolai Stavrogin: "Le Seigneur a perdu la capacité de faire la distinction entre le bien et le mal ..." L'homme riche a le cœur fermé à la tragédie humaine et est donc spirituellement en faillite. Les yeux des pauvres sont le plus beau paysage qu'apporte la liberté. Il ne peut pas voir la cupidité et l'absence d'âme sur son visage. Ses mains avides serrent l'argent comme instrument de domination sur les autres. « N'es-tu pas un pillard, puisque ce que tu as reçu en ta possession, tu en fais ta propriété personnelle ? Celui qui déshabille-t-il s'appellera-t-il un voleur, et celui qui ne vêt pas les nus, bien qu'il le puisse, mérite-t-il un autre nom ? Le pain que vous gardez appartient aux affamés ; à la robe nue que tu caches dans la poitrine ; chaussures pieds nus qui moisissent sur vous; l'argent que vous avez économisé appartient aux nécessiteux. C'est vous qui nuisez à autant de personnes qu'il pourrait en donner, a enseigné St. Basile le Grand. Le bruit et l'indécence de l'existence de l'homme riche ferme effectivement la porte à l'éternité. C'est la perspective eschatologique qui s'impose et se confirme par la figure du pauvre Lazare, trouvant enfin sa place dans « le sein d'Abraham ». Berdyaev a affirmé que «l'homme dans sa dimension de profondeur se connecte non seulement avec le temps, mais aussi avec l'éternité. Si l'homme est complètement projeté dans le temps, s'il n'existe rien d'éternité et pour l'éternité en lui, alors l'image de l'homme, d'une personne, ne peut être conservée. Dans ce monde qui ne rêve que de richesse, de beauté et de jeunesse, la mort survient à l'improviste et furtivement, comme un voleur qui se cache sous le couvert de la nuit. Réalité inversée et dette d'amour non remboursée. L'homme riche sombra dans une convulsion de mort et d'abîme, voir toute votre vie laide en une fraction de seconde. Il ne contrôle plus. Il meurt de soif et de solitude, livré au caprice de la justice divine et au soupir miséricordieux de Lazare.

       père  o. Rafał Szwedowicz

TRADUCTION AUTOMATIQUE DU POLONAIS