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Je suis le pain de vie

 

Je suis le pain de vie. Vos pères ont mangé de la manne dans le désert et sont morts. C'est le pain qui descend du ciel : celui qui en mange ne mourra pas. Je suis le pain vivant descendu du ciel. Si quelqu'un mange ce pain, il vivra éternellement. Le pain que je donnerai, c'est ma chair pour la vie du monde » (Jn 6, 49-51).

 

Au cœur du désert, on peut vraiment aspirer au pain qui soutient la substance de notre corps. « Ouvre grande ta bouche, que je la remplisse » (Ps 81, 11). On regrettera peut-être le grenier dont les grains, grillés au soleil puis moulus à la meule, produisent de la farine pure à partir de laquelle est fabriquée la pâte à pain. L'odeur de la pâtisserie sculptée à la température du Feu. Le pain de l’Évangile est un défi à la raison, un aliment qui dépasse la perception des sens. "Qui nourrit l'univers ?", demande Saint. Augustin, sinon Celui qui fait récolter quelques graines. » Nous, enfants de la modernité, sommes trop rationnels pour laisser la faim nous conduire au Cénacle, pour que la foi illumine le visage du Christ crucifié et ressuscité au milieu des ténèbres. Nous croyons au pouvoir de l'argent, à la ruse, au pouvoir, au sexe, à la protection de ceux qui sont plus puissants que nous, mais aux miettes de pain qui contiennent la synthèse de l'éternité et de l'amour ? « Le miracle crée en nous un cri d’air. L’éternité s’y engouffre à la vitesse de la lumière dans un espace soudain vide de tout. » Quand Dieu rompt le pain dans ses mains, les lèvres humaines craquelées par la soif murmurent : « Seigneur, donne-nous toujours ce pain. » L'Église a besoin d'être saturée de Vie. Le monde en a besoin comme jamais auparavant, d’où l’éruption de la Vie – l’Eucharistie. « La liturgie est le mystère cultuel du Christ et de l'Église » (O. Casel). L'Agneau élevé, brisé mais non divisé, donne la vie à ceux qui viennent le manger. "Venez à nous, voici les vrais mystères !" – les Pères de l'Église ont convaincu les païens. Origène a écrit : « La Pâque continue jusqu'à ce jour », et Saint lui a fait écho. Jean Chrysostome proclame : « Car le Christ ne nous a donné rien de sensible, mais du spirituel dans les choses perceptibles par les sens. » Ici, le désert devient un lieu de don, une fête des simples et une oasis de miséricorde. Transformation en Celui qui est mangé avec foi. « Nous te mangeons et buvons, Seigneur, non pour te consumer, mais pour vivre grâce à toi » (Saint Éphrem). Dans ce repas du Royaume, chaque fibre de notre être est divinisée. "Désormais, mon péché, ma mort, mon vide en quête désespérée d'amour, ce cœur impénétrable, cette image qui devrait rayonner la splendeur de son visage... Cette faim du Dieu vivant, cherchant l'homme au premier paradis, se satisfait de la communion" (J. Corbon) . Cette alimentation vous ouvre à l'éternité. Le corps devient un temple imprégné dans chaque crevasse de lumière et d’amour. Une mariée dans une joyeuse étreinte avec le Bien-Aimé de son âme ! Je termine cette réflexion avec la belle prière de Cyrillonas : « Ta main tient le monde. Et le cosmos repose dans ton amour. Votre corps de vie demeure au cœur de votre Église.

Auteur : Père Rafał Szwedowicz 

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