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Dimanche de Pâques

 

Dimanche de Pâques

Évangile selon saint Marc (16, 1-7)
 

En ce temps-là, Marie de Magdala, Marie mère de Jacques, et Salomé, achetèrent des aromates pour aller embaumer Jésus. Et de très grand matin, le premier jour de la semaine, elles se rendent à la tombe avec le lever du soleil. Elles se disaient entre elles : « Qui nous roulera la pierre hors de l’entrée du tombeau ? » Mais ayant regardé, elles s’aperçoivent que la pierre avait été roulée sur le côté ; or elle était fort grande. Entrées dans le tombeau, elles virent, assis à droite, un jeune homme vêtu d’une robe blanche ; et elles furent saisies de frayeur. Mais il leur dit : « Bannissez la frayeur. Vous cherchez Jésus de Nazareth, le crucifié ? Il est ressuscité ; il n’est pas ici. Voici la place où on l’avait déposé... Allez donc dire à ses disciples, et spécialement à Pierre, qu’il vous précède en Galilée ; c’est là que vous le verrez, ainsi qu’il vous l’a dit. »       

 

Voici une sage maxime : « Au jour du bonheur on oublie tous nos maux » (Si 11,25). Aujourd’hui est oubliée la première sentence portée contre nous -– mieux, non pas oubliée, mais annulée ! Ce jour a entièrement effacé tout souvenir de notre condamnation. Autrefois l’enfantement se passait dans la douleur ; maintenant notre naissance est sans souffrance. Autrefois nous n’étions que chair, nous naissions de la chair ; aujourd’hui ce qui naît est esprit né de l’Esprit. Hier, nous naissions simples enfants des hommes ; aujourd’hui, nous naissons enfants de Dieu. Hier, nous étions rejetés du ciel sur la terre ; aujourd’hui celui qui règne dans les cieux fait de nous des citoyens du ciel. Hier, la mort régnait à cause du péché ; aujourd’hui, grâce à la Vie, c’est la justice qui reprend le pouvoir.

Un seul homme nous a ouvert jadis les portes de la mort ; aujourd’hui, un seul homme nous ramène à la vie. Hier, nous avons perdu la vie à cause de la mort ; mais aujourd’hui la Vie a détruit la mort. Hier, la honte nous faisait nous cacher sous le figuier ; aujourd’hui, la gloire nous attire vers l’arbre de vie. Hier, la désobéissance nous avait chassés du Paradis ; aujourd’hui, notre foi nous y fait entrer. De nouveau, le fruit de la vie nous est offert afin que nous en jouissions autant que nous le voulons. De nouveau la source du Paradis dont l’eau nous irrigue par les quatre fleuves des évangiles (cf Gn 2,10), vient rafraîchir la face entière de l’Église...

Que devons-nous faire dès lors, sinon imiter dans leurs bondissements joyeux les montagnes et les collines des prophéties : « Montagnes, sautez comme béliers ; collines, comme des agneaux ! » (Ps 113,4) Venez donc, crions de joie pour le Seigneur ! (Ps 94,1) Il a brisé la puissance de l’ennemi et dressé le grand trophée de la croix... Disons donc : « Grand est le Seigneur notre Dieu, un grand roi par toute la terre ! » (Ps 94,3 ;46,3) Il bénit l’année en la couronnant des ses bienfaits (Ps 64,12), et il nous rassemble en un chœur spirituel, en Jésus Christ notre Seigneur, à qui soit la gloire dans les siècles des siècles. Amen !

Saint Grégoire de Nysse      

 

Vous l’avez entendu, frères très chers : les saintes femmes qui avaient suivi le Seigneur sont venues au tombeau avec des aromates. Même après sa mort, elles honorent en un geste d’humanité celui qu’elles avaient aimé de son vivant. Or cette action, qu’elles accomplissent est signe de ce qui doit s’accomplir dans la sainte Eglise. Ainsi donc nous faut-il écouter le récit des faits de manière que nous puissions aussi réfléchir à ce que nous avons à faire dans cette même ligne. Nous qui croyons en celui qui est mort, nous venons bien sûr à son tombeau avec des aromates lorsque, pénétrés du parfum des vertus et avec la recommandation des bonnes œuvres, nous cherchons le Seigneur.

Or ces femmes, qui sont venues avec des aromates, voient des anges, puisque, de fait, ces âmes qui par de saints désirs marchent vers le Seigneur avec le parfum des vertus, contemplent les citoyens des cieux. Cependant, remarquons ce que signifie voir un ange assis à droite. La gauche signifie-t-elle autre chose que la vie présente, et la droite autre chose que la vie éternelle ? Aussi est-il écrit dans le Cantique des Cantiques : « Son bras gauche est sous ma tête et sa droite m’étreint. »

Lors donc que notre Rédempteur avait déjà dépassé la corruption de cette vie présente, l’ange venu annoncer sa vie éternelle était bien à sa place, assis à droite. Il est apparu vêtu d’une robe blanche parce qu’il annonçait les joies de notre festivité ; la blancheur du vêtement en effet, souligne l’éclat de notre solennité. De la nôtre, dirons-nous, ou de la sienne ? A proprement parler, nous devrions dire et la sienne, et la nôtre. En effet, la Résurrection de notre Rédempteur a bien été notre fête car elle nous a rendus à l’immortalité, ce fut aussi la fête des anges car en nous conviant de nouveau aux biens célestes elle a complété leur nombre.

Ainsi donc, l’ange apparut en vêtements blancs parce que c’est fête à la fois pour lui et pour nous : la Résurrection du Seigneur, en effet, nous ramène aux réalités d’en haut et répare les pertes subies par la patrie céleste. Mais écoutons ce que l’ange dit aux femmes à leur arrivée : « Ne vous effrayez pas ! » Cela revient à dire ouvertement : Qu’ils soient dans la crainte ceux qui n’aiment pas la venue des citoyens d’en haut ; qu’ils tremblent ceux qui, sous la pression des désirs charnels, désespèrent de pouvoir se joindre à leur société. Mais vous, pourquoi tremblez-vous lorsque vous voyez vos concitoyens ? Aussi Matthieu, décrivant l’apparition de l’ange, dit : « Son apparence était comme celle de l’éclair et son vêtement était blanc comme la neige. » En effet, l’éclair évoque l’effroi de la peur, mais la neige évoque la fascination de la blancheur.

Saint Grégoire le Grand

Tag(s) : #fêtes

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