Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

CINQUIEME dimanche de l’Avent

 

 

Évangile selon saint Jean (1, 19-28)

En ce temps-là, les Juifs envoyèrent de Jérusalem des prêtres et des lévites à Jean pour lui demander : « Qui es-tu ? » Il dit la vérité, il ne la nia pas. Il dit la vérité : « Je ne suis point le Christ. » - « Quoi donc ! lui demandèrent-ils. Es-tu Élie ? » Il dit : « Je ne le suis point. » « Es-tu le Prophète ? » Il répondit : « Non. » Ils lui dirent alors : « Qui es-tu ?... que nous rendions réponse à ceux qui nous ont envoyés. Que dis-tu de toi-même ? » - « Je suis, déclara-t-il, une voix qui crie dans le désert : ‘Aplanissez le chemin du Seigneur’, comme l’a dit le prophète Isaïe. » Les envoyés étaient des pharisiens. Ils l’interrogèrent en ces termes : « Pourquoi donc baptises-tu, si tu n’es ni le Christ, ni Élie, ni le Prophète ? » Jean leur répondit : « Pour moi, je baptise dans l’eau ; mais au milieu de vous se tient quelqu’un que vous ne connaissez pas. C’est celui qui, venant après moi, est passé devant moi, et je ne suis pas digne de délier la courroie de sa chaussure. » Cela se passa à Béthanie au delà du Jourdain, où Jean baptisait.

 

« Préparez le chemin du Seigneur. » Frères, même si vous êtes très avancés sur ce chemin, il n’y a pas de terme à la bonté vers laquelle on progresse. C’est pourquoi le voyageur sage se dira chaque jour : « Maintenant, je commence ». Ils sont nombreux, « ceux qui errent dans les solitudes » ; aucun d’entre eux ne peut dire : « Maintenant, je commence. »

« Le commencement de la sagesse, c’est la crainte du Seigneur » : si elle est le commencement de la sagesse, elle est nécessairement aussi le point de départ de la bonne route. C’est elle qui provoque la confession ; c’est elle qui pousse l’orgueilleux au repentir et lui permet d’entendre la voix de celui qui crie dans le désert, qui ordonne de préparer le chemin, qui montre par où il faut commencer : « Convertissez-vous, car le Royaume des cieux est tout proche ».

Si tu es déjà sur le chemin, ne perds pas ta route, car tu offenserais le Seigneur qui t’a conduit et il te laisserait « errer dans les chemins de ton propre cœur ». Si ton chemin te paraît resserré, regarde le terme auquel il te conduit. Si tu vois ainsi le bout de toute perfection, tu diras tout de suite : « Qu’ils sont larges tes ordres ! » Si ton regard ne va pas jusque là, crois au moins ce que dit Isaïe : « Ils marcheront par ce chemin, les captifs rachetés par le Seigneur, et ils arriveront à Jérusalem avec des cris de joie. Un bonheur sans fin illuminera leur visage, allégresse et joie les accompagneront, douleur et plainte auront pris fin. » Celui qui pense à ce terme, non seulement trouve que le chemin est large, mais encore il prendra des ailes, de sorte qu’il ne marche plus : il vole vers le but. Que par là vous conduise et vous accompagne celui qui est le chemin de ceux qui courent et la récompense de ceux qui arrivent au but : le Christ Jésus.

Bienheureux  Guerric d’Igny

 

Pour tout lecteur il est évident que Jean non seulement a prêché, mais a conféré un baptême de pénitence. Cependant il n’a pas pu donner un baptême qui remet les péchés, car la rémission des péchés nous est accordée seulement dans le baptême du Christ. C’est pourquoi l’évangéliste dit qu’il « prêchait un baptême de pénitence en vue de la rémission des péchés » (Lc 3, 3) ; ne pouvant pas donner lui-même le baptême qui pardonnerait les péchés, il annonçait celui à venir. De même que la parole de sa prédication était l’avant-coureur de la Parole du Père faite chair, ainsi son baptême (...) précédait celui du Seigneur, ombre de la vérité (Col 2, 17).

Ce même Jean, interrogé sur ce qu’il était, a répondu : « Moi, je suis la voix de celui qui crie dans le désert » (Jn 1, 23 ; Is 40, 3). Le prophète Isaïe l’avait appelé «   ;voix » car il précédait la Parole. Ce qu’il criait, la suite nous l’apprend : « Préparez les chemins du Seigneur, rendez droits ses sentiers ». Celui qui prêche la foi droite et les bonnes œuvres, que fait-il sinon préparer la route dans les cœurs des auditeurs pour le Seigneur qui vient ? Ainsi la grâce toute-puissante pourra pénétrer dans ces cœurs, la lumière de la vérité les illuminer. (...)

Saint Luc ajoute : « Toute vallée sera comblée, toute montagne et toute colline seront abaissées ». Que désigne ici les vallées, sinon les humbles, et les monts et collines, sinon les orgueilleux ? À la venue du Rédempteur (...), selon sa propre parole, « qui s’élève sera humilié et qui s’abaisse sera élevé » (Lc 14, 11). (...) Par leur foi au médiateur entre Dieu et les hommes, Jésus Christ fait homme (1 Tm 2, 5), ceux qui croient en lui ont reçu la plénitude de la grâce, alors que ceux qui refusent de croire ont été abaissés dans leur orgueil. Toute vallée sera comblée car les cœurs humbles, accueillant la parole de la sainte doctrine, seront remplis de la grâce des vertus, selon ce qui est écrit : « Il a fait jaillir des sources au creux des vallées » (Ps 104, 10).

Saint Grégoire le Grand

Tag(s) : #Commentaire

Partager cet article

Repost0