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Troisième dimanche  après la Pentecôte

Troisième dimanche

après la Pentecôte


 

Évangile selon saint Luc (15, 1-10)

 

En ce temps-là, les publicains et les pécheurs s’approchaient tous de Jésus, pour l’entendre. Et les pharisiens et les scribes de murmurer : « Cet homme fait bon accueil aux pécheurs et mange avec eux ! » Il leur dit alors cette parabole : « Lequel d’entre vous, s’il a cent brebis et en perd une, ne laisse les quatre-vingt-dix-neuf autres dans le désert pour courir après celle qui est perdue, jusqu’à ce qu’il l’ait retrouvée ? Et, quand il l’a retrouvée, il la met, tout joyeux, sur ses épaules, et, de retour chez lui, il assemble amis et voisins et leur dit : ‘Réjouissez-vous avec moi, car je l’ai retrouvée, ma brebis qui était perdue !’ C’est ainsi, je vous le dis, qu’il y aura plus de joie dans le ciel pour un seul pécheur qui se repent que pour quatre-vingt-dix-neuf justes, qui n’ont pas besoin de repentir. Ou bien, quelle est la femme qui, si elle a dix drachmes et vient à en perdre une, n’allume la lampe, ne balaie la maison et ne cherche avec soin, jusqu’à ce qu’elle l’ait retrouvée ? Et, quand elle l’a retrouvée, elle assemble amies et voisines et leur dit : ‘Réjouissez-vous avec moi, car je l’ai retrouvée, la drachme que j’avais perdue !’ C’est ainsi, je vous le dis, qu’il y a de la joie parmi les anges de Dieu pour un seul pécheur qui se repent. »

 

Je m’éloignais, je m’éloignais de plus en plus de vous, mon Seigneur et ma vie, et aussi ma vie commençait à être une mort, ou plutôt c’était déjà une mort à vos yeux. Et dans cet état de mort vous me conserviez encore... Toute foi avait disparu, mais le respect et l’estime étaient demeurés intacts. Vous me faisiez d’autres grâces, mon Dieu, vous me conserviez le goût de l’étude, des lectures sérieuses, des belles choses, le dégoût du vice et de la laideur. Je faisais le mal, mais je ne l’approuvais ni ne l’aimais... Vous me donniez cette inquiétude vague d’une conscience mauvaise, qui endormie qu’elle est, n’est pas tout à fait morte.

Je n’ai jamais senti cette tristesse, ce malaise, cette inquiétude qu’alors. Mon Dieu, c’était donc un don de vous ; comme j’étais loin de m’en douter ! Que vous êtes bon ! Et en même temps que vous empêchiez mon âme, par cette invention de votre amour, de se noyer irrémédiablement, vous gardiez mon corps : car si j’étais mort alors, j’aurais été en enfer... Ces dangers en voyage, si grands et si multipliés, dont vous m’avez fait sortir comme par miracle ! Cette santé inaltérable dans les lieux les plus malsains, malgré de si grandes fatigues ! Oh, mon Dieu, comme vous aviez la main sur moi, et comme je la sentais peu ! Comme vous m’avez gardé ! Comme vous me couviez sous vos ailes lorsque je ne croyais même pas à votre existence ! Et pendant que vous me gardiez ainsi, le temps se passait, vous jugiez que le moment approchait de me faire rentrer au bercail.

Vous avez dénoué malgré moi toutes les liaisons mauvaises qui m’auraient tenu éloigné de vous ; vous avez dénoué même tous les liens bons qui m’auraient empêché d’être un jour tout à vous... Votre seule main a fait en cela le commencement, le milieu et la fin. Que vous êtes bon ! C’était nécessaire pour préparer mon âme à la vérité ; le démon est trop maître d’une âme qui n’est pas chaste pour y laisser entrer la vérité ; vous ne pouviez pas entrer, mon Dieu, dans une âme où le démon des passions immondes régnait en maître. Vous vouliez entrer dans la mienne, ô bon Pasteur, et vous en avez chassé vous-même votre ennemi.

Bienheureux Charles de Foucauld (Retraite à Nazareth, nov. 1897)

 

 

Ce n’est pas sans raison que saint Luc nous a présenté à la suite trois paraboles : la brebis qui s’était égarée et a été retrouvée, la drachme qu’on avait égarée et qu’on a retrouvée, le fils prodigue qui était mort et a revécu, pour que, sollicités par ce triple remède, nous soignions nos blessures. Qui sont ce père, ce berger, cette femme ? N’est-ce pas Dieu le Père, le Christ, l’Église ? Le Christ, qui a pris sur lui tes péchés, te porte en son corps ; l’Église te cherche ; le Père t’accueille. Comme un berger, il te rapporte ; comme une mère, elle te recherche ; comme un Père, il te revêt. D’abord la miséricorde, puis l’assistance, enfin la réconciliation.

Chaque détail convient à chacun : le Rédempteur vient en aide, l’Église assiste, le Père se réconcilie. La miséricorde de l’œuvre divine est la même, mais la grâce varie selon nos mérites. La brebis fatiguée est ramenée par le berger, la drachme égarée est retrouvée, le fils revient sur ses pas vers son père, et revient pleinement repentant d’un égarement qu’il condamne...

Réjouissons-nous donc de ce que cette brebis, qui avait péri en Adam, soit relevée dans le Christ. Les épaules du Christ, ce sont les bras de la croix : c’est là que j’ai déposé mes péchés, c’est sur le noble cou de ce gibet que j’ai reposé.

Saint Ambroise (Traité sur l’Evangile de saint Luc)

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