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la résurrection de Lazare

 

 

 

Chers frères et sœurs, hier soir, en me préparant à cette homélie, j’ai voulu parcourir sur internet ce qui y est dit, du point de vue scientifique, sur la mort. On trouve beaucoup de choses passionnantes sur le web sur la différence entre la mort clinique et la mort cérébrale, sur la question de l’instant de la mort et de sa définition, sur l’aspect irréversible de l’arrêt des activités cérébrales, sur ce qu’on appelle l’expérience de la mort imminente et les témoignages de ceux qui ont été ramenés à la vie après une telle expérience etc. 

On y trouve aussi une multitude de conceptions religieuses et philosophiques du sens de la mort. Beaucoup de religions et de cultures envisagent la mort comme un passage dans une autre vie de l’âme séparée du corps, parfois comme une pérégrination qui amène l’âme à une nouvelle incarnation, mais aussi comme une nouvelle naissance de la conscience dans une autre forme d’existence. Ce qui m'a frappé, c'est que, partout, la mort est considérée comme irréversible, même quand on croit en la vie éternelle. 

Et même dans les milieux chrétiens, la mort est souvent considérée comme la séparation définitive de l’âme et du corps. On croit que les morts sont irrévocablement débarrassés de leur corps et continuent à vivre éternellement sous la forme d’âmes et d’esprits. 

Pourtant, la foi chrétienne est tout à fait le contraire de telles représentations de la mort. La foi chrétienne repose sur l’espérance de la Résurrection. L’Église est née de la foi en ce que le Christ est ressuscité. La résurrection, dans laquelle l’Église croit, embrasse le corps aussi bien que l’âme. La résurrection n’est donc pas la vie éternelle de l’âme sans le corps. C’est le retour à la vie originelle et éternelle, telle qu’elle a été conçue par Dieu au moment de la création de l’homme. En croyant dans la résurrection, nous croyons que la mort n’est pas irréversible. La médecine actuelle, la plupart des systèmes religieux, l’imagerie populaire – tous croient dans le caractère irréversible de la mort. Mais pas nous, les chrétiens. Pas nous, témoins de ce miracle extraordinaire que le Christ accomplit aujourd’hui, en ramenant Lazare à la vie. Pas nous qui sommes les hérauts de la résurrection de Jésus le Seigneur. 

La mort n’est pas irréversible pour nous. Elle est passagère, elle est détruite par la force de Dieu qui du néant a fait naître un univers d’une immensité et d’une diversité vertigineuses. Si Dieu a pu faire naître la vie du néant, faire apparaître la conscience et l’intelligence à partir de rien, ce même Dieu peut aussi ramener à la vie l’œuvre de ses mains. La ramener à une vie telle qu’elle a été pensée à l’origine : pour l’homme, il s’agit de vivre dans un corps avec une âme et un esprit. La résurrection n’est pas une vie éternelle de l’âme. C’est le retour à l’état primitif de l’homme, dans un corps – certes transfiguré, guéri, incorruptible, mais tout de même un corps, animé d’une âme raisonnable. 

Voilà ce que nous devons mettre au clair, en célébrant la résurrection de Lazare et en nous préparant à fêter la Résurrection du Seigneur lui-même. Débarrassons-nous des préjugés de la religiosité rudimentaire, oublions les limites de la médecine scientifique, rappelons-nous que le Christ est ressuscité dans un corps nouveau, mais palpable. Et au lieu de nous demander une existence éternelle pour nos âmes, après leur séparation avec le corps, préparons plutôt les deux à la transfiguration opérée par la puissance du Créateur, à une régénération de notre être intégral, à l’image du Christ, prévue d’avant les siècles par le dessein ineffable de la Vivifiante Trinité.

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